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Food Hall

Moving images, virtual reality, posters and 3D prints

April – May 2025

Part of the Mondovision series

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I had dragged him all the way to Dubai. And there we were, wandering through the largest shopping mall in the world.

Smells like roses.

You mean it stinks?

My partner had strong opinions about good taste. I had long since given up on such notions—perhaps somewhere along the hours spent roaming the air-conditioned malls of Hong Kong, or strolling through the whimsical alleys of Disneyland.

We had made the trip for the World Expo and, like any good tourist, a visit to the Burj Khalifa was a must. We amused ourselves watching the locals’ disdainful attitudes toward Indian and Pakistani staff, the veiled women sporting makeup and Louis Vuitton bags, and the men in white robes and sneakers. A social theater—fascinating and cruel all at once.

After a sound and light show at the foot of the Burj Khalifa, we stopped by the Time Out Market, where local cuisines were gathered under one roof. The food hall was designed to seduce tourists with one promise: travel with your fork, hammered with ad slogans on the website of the same name.

Noodles or burger?

In Dubai, everything is an illusion. So really, who cares about the food? We ate well. It was pleasant—even if a tad predictable.

Food halls were booming at the time. Even music festivals had jumped on the bandwagon, with their trendy food trucks selling the idea of “street” conviviality at exorbitant prices.

In Dubai, as in the Time Out Market of Lisbon or Montreal, everything was carefully curated: a big communal table, a market-like vibe. I knew the subject well, having worked myself for food delivery platforms, where nothing is left to chance—from yummy kebab photos to the exact number of clicks it takes to place an order.

The Time Out Markets, like Disney parks, offered only an illusion of diversity. A calibrated world, where you think you’re choosing, but everything’s already been chosen for you. No spontaneity, no surprise. Nothing like that Indian neighborhood in Dubai where, for just a few dirhams, we had enjoyed an authentic thali.

Is this progress? A façade of diversity in malls and food apps, with illustrated menus, hygiene standards, flawless customer service—and generous profit margins ?

That night, at least, I simply let myself watch the lights dance on the glass façade of the Burj Khalifa, and allowed myself, just for a moment, to believe in the illusion so carefully staged for me.

Je l’avais traîné jusqu’à Dubaï. Et nous déambulions dans le plus grand centre commercial du monde.

Ça sent la rose.

Tu veux dire que ça pue ?

Mon compagnon avait des idées bien arrêtées sur le bon goût. Moi, je les avais abandonnées depuis bien longtemps, peut-être au gré des heures passées à arpenter les malls climatisés de Hong Kong, ou dans les allées féeriques de Disneyland.

Nous avions fait le voyage pour l’Exposition universelle et, comme tout bon touriste, une visite au Burj Khalifa s’imposait. Nous nous amusions de l’attitude méprisante des locaux envers le personnel indien et pakistanais, des femmes voilées arborant maquillage et sac Louis Vuitton, et des hommes en voile blanc chaussés de baskets. Un théâtre social fascinant et cruel à la fois.

Après un spectacle son et lumière au pied du Burj Khalifa, nous nous étions arrêtés au Time Out Market, où les cuisines locales étaient rassemblées sous un même toit. Le food hall était conçu pour séduire les touristes avec une promesse : voyager avec sa fourchette, martelée à grands renforts de messages publicitaires sur le site web du même nom.

Nouilles ou burger ?

À Dubaï, tout est illusion. Alors, qu’importe la cuisine. Nous avions bien mangé. C’était agréable, même si un tantinet prévisible.

Les food halls étaient en plein boom à cette époque. Même les festivals de musique s’y étaient mis, avec leurs food trucks branchés vendant l’idée d’une convivialité “street” à des prix exorbitants.

À Dubaï, comme dans le Time Out Market de Lisbonne ou celui de Montréal, tout était calculé : une grande table commune, des airs de marché couvert. Je connaissais bien le sujet, ayant moi-même travaillé pour des sites de livraison à domicile, où rien n’était laissé au hasard — des photos appétissantes de kebab au nombre de clics nécessaires pour commander.

Les Time Out Markets, comme Disney, ne proposaient qu’une illusion de diversité. Un monde calibré, où l’on croit choisir mais où tout a déjà été choisi pour nous. Pas d’imprévu, pas de surprise. Rien à voir avec ce quartier indien de Dubaï où, pour quelques dirhams, nous avions savouré un thali authentique.

Est-ce cela, le progrès ? Une diversité de façade dans les malls et sur les applications de restauration, avec menus illustrés, mesures d’hygiène, service client impeccable — et une belle marge pour les investisseurs ?

Ce soir-là, en tout cas, je me contentais de regarder les lumières danser sur les façades de verre du Burj Khalifa, et d’accepter, l’espace d’un instant, cette illusion si soigneusement mise en scène pour moi.