« Solaire » est un jardin virtuel consacré au rythme solaire (Août 2022, Paris). Tout ici est bombardé par le soleil méditerranéen.
Des espaces laissés à l’abandon y sont comme pétrifiés: une fontaine, un mur délabré, des marches d’escalier et un rocher au milieu de nulle part.
Les scènes virtuelles – adaptations modernes des ruines romantiques – ont en commun le soleil comme témoin, son expérience sensuelle et spirituelle: la fougue créatrice matinale, la pesanteur de son zénith et la mélancolie crépusculaire.
Les pensées de l’auteur y sont figurées par des sculptures génératives: arbres de vie, mauvaises herbes à moins qu’il s’agisse d’amas de déchets. Tout ici est éphémère, usé par le soleil et voué à l’abandon.
Il est difficile de trouver dans l’existence une sensation plus intime que celle du soleil. Sa présence se rappelle à nous quelles que soient les circonstances, joies et drames personnels.
Corps le plus ancien de notre système solaire, il nous ramène à un cycle inéluctable auquel nous devons tout et par rapport auquel nous sommes rien.
Et pourtant, nos sociétés contemporaines n’accordent guère d’importance au lien intime entre êtres humains et l’astre solaire. Elles cherchent à nous en détacher, à nous enfermer.
Même lorsqu’il s’agit de retrouver un peu de sérénité, nous pensons à notre équilibre, notre bien être, notre rythme naturel. Alors que le seul rythme à retrouver est celui du soleil.
En mémoire à mon partenaire avec qui j’ai partagé ce texte en premier lorsque nous étions sur une plage quelque part en Crète.